Avec l’automne, les gros travaux agricoles étaient terminés. Pour les paysans les journées se libéraient. C’était le moment d’apporter le grain au moulin. Un rituel autant qu’une nécessité.
Les sacs grain remplis la veille, étaient descendus du grenier et rangés dans le caisson de la charrette. Une fois chargé, on attelait les chevaux ou les bœufs. Le paysan s’installait à l’avant, sur le siège du conducteur et fouette cocher, il prenait la direction de Chambeuil où étaient les moulins hydrauliques.
Les sacs déchargés étaient vidés dans l’avaloir. Le meunier ouvrait le sas, la roue horizontale prenait de la vitesse et entraînait la meule tournante au dessus de la meule dormante. La trappe de l’avaloir ouverte, libérait le grain qui s’engouffrait entre les deux meules. La farine s’écoulait alors sous les meules, traversait le tamis frissonnant et se délestait des balles, enveloppes du grain. Les sacs, alors remplis de farine, étaient chargés dans la charrette et l’on reprenait la route du retour vers la ferme.
Après plusieurs expéditions semblables, la ferme disposait d’assez de farine pour fabriquer son pain pour toute l’année.