Au départ de Fraisse-Haut prendre direction "Buron de Belles Aigues", à 700m, le sentier est indiqué sur la droite.
Jolie balade au frais, sous les arbres pour certains centenaires, le long de l'Alagnon. Des accès naturels à la rivière sont possibles et des passerelles et une table de pique-nique façon grand nord canadien agrémentent l'itinéraire. Télécharger le détail de la randonnée.
L'Alagnon Auteur : Jacques MEYNIEL |
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Les rivières sont nombreuses dans notre belle région. En effet, en Auvergne, l’eau ruisselle plus qu’elle n’est stockée. L’Auvergne possède donc un réseau hydrographique dense et ramifié, dont le linéaire cumulé approche les 23 000 km pour les cours d’eau permanents, et les 38 000 km si on y additionne les écoulements temporaires de moins d’1 km de long. |
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Alagnon ou Allagnon On écrit « Alagnon » dans la partie amont (département du Cantal) et « Allagnon » dans la partie aval, notamment dans la dernière partie du cours d'eau. Le bassin-versant de l’Alagnon, de part sa situation stratégique en tête de bassin de l’Allier et de la Loire, constitue un réservoir hydrologique et biologique de première importance. Il correspond au territoire, délimité par les lignes de crêtes, dans lequel les eaux tombées alimentent l’Alagnon. Il est lui-même une composante du bassin-versant de l’Allier et de celui de la Loire. Situé au cœur de l’Auvergne, le bassin versant de l’Alagnon s’étale sur trois départements : le Cantal pour sa majeure partie (71%), la Haute-Loire (16%) et le Puy-de-Dôme (13%). Premier grand affluent rive gauche de l’Allier, l’Alagnon prend sa source à 1 686 m d’altitude au Puy de Bataillouse dans le Massif du Lioran, commune de Laveissière, dans le Cantal. Après un parcours d’environ 86 km orienté sud-ouest/nord-est, l'Allagnon rejoint l’Allier au lieu dit du Saut du Loup (commune d’Auzat-la-Combelle), à 386 m d’altitude, peu après que la rivière rentre dans le département du Puy-de-Dôme. Les principales villes du territoire que sont Murat (15), Allanche (15), Massiac (15) et Lempdes-sur-Allagnon (43) se sont développées à proximité directe de l’Alagnon ou de l’Allanche, son affluent principal. L’Alagnon présente une pente longitudinale moyenne de 1,5 % (1,5 m/100 m) caractéristique des cours d’eau de montagne avec toutefois une certaine irrégularité. Le relief du bassin de l’Alagnon est particulièrement contrasté avec plus de 1 400 m de dénivelé. L’histoire géologique de la vallée se traduit par différents types de profils transversaux, variables en fonction de la pente de leurs versants et de la largeur de leur fond de vallée. Suivant la dureté de la roche et la pente des versants, 6 différents types de vallées ont été mis en évidence le long de l’Alagnon :
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Eaux souterraines : Le territoire de l'Alagnon est majoritairement concerné par des aquifères volcaniques et métamorphiques très perméables mais dont la ressource est limitée. Compte tenu de leur importance (95% du bassin versant), cette ressource en eau souterraine n’est pour autant pas à négliger. Elle est en effet à l’origine de nombreux captages d’eau potable plus ou moins importants. Excepté l’aquifère sédimentaire du Tertiaire qui est majoritairement captif (3,5 % du territoire), les autres aquifères dit « libres » sont directement alimentés par les eaux d’infiltration, les rendant ainsi plus vulnérables à la pollution superficielle. Cette vulnérabilité reste tributaire de la perméabilité du réservoir, de la profondeur de la nappe, de la couverture géologique, de la pente et de l’intensité pluviométrique. Elle nécessiterait d’être plus finement caractérisée. La vulnérabilité hydrologique de chaque masse d’eau est variable. Compte tenu de leur caractère superficiel et de leur faible pouvoir de rétention d’eau, les aquifères volcaniques et de socle sont très sensibles au déficit en eau en période de sécheresse. |
Aquifères et entités hydrologiques |
Les nappes d’eau plus ou moins profondes (aquifères multicouches) interviennent dans l’alimentation des cours d’eau par le biais de sources à condition que le niveau piézométrique entraînant le tarissement des sources ne soit pas atteint. Leur importance dans le soutien des étiages reste à préciser. |
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Qualité de l'eau Depuis 20 ans, les élus locaux s’intéressent activement à la préservation de la qualité de l’eau et des milieux aquatiques (cours d’eau, lacs, ripisylves, zones humides, etc) sur ce territoire. Des mesures de qualité des eaux sont effectuées sur 13 points réparties sur l’Alagnon et ses affluents. 32 paramètres physico-chimique, d’observation et biologiques sont relevés. Les eaux de l’Alagnon subissent à l’amont du bassin une désoxygénation qui avec le temps devient de plus en plus inquiétante. Des excès de matières organiques sont régulièrement observés au niveau de la station de Joursac et étaient responsables du non-classement des eaux en très bon état au droit de Massiac et Grenier-Montgon jusqu’en 2004. Depuis, un regain de qualité via une autoépuration des eaux est observé entre Massiac et Beaulieu où une désoxygénation très légère des eaux s’effectue à nouveau. Les eaux de l’Alagnon sont atteintes d’une pollution chronique en matières phosphorées empêchant leur non-classement en très bon état vis-à-vis de ces paramètres. Même si depuis 2004 les concentrations mesurées ne sont plus un facteur limitant au bon fonctionnement du milieu, elles ne semblent pourtant pas s’amenuiser au fil des années. La présence en ammonium dans les eaux est parfois décelée en aval de Murat. Les concentrations en nitrates sont excellentes sur l’ensemble du cours de l’Alagnon. A noter toutefois une légère recrudescence en période hivernale, période d’épandage des effluents d’élevage. |
Milieux aquatiques L’état hydro-morphologique des cours d’eau L’état écologique des cours d’eau s’appréhende selon plusieurs approches. Outre la qualité physico-chimique et biologique des eaux, la qualité du milieu physique, aussi appelée qualité hydro-morphologique, constitue la troisième composante essentielle à la description de cet état. Le bon fonctionnement des écosystèmes aquatiques est largement dépendant de l’habitat physique du cours d’eau, c’est à dire de la capacité du milieu à répondre aux exigences écologiques du peuplement qui l’occupe dans des conditions naturelles. Seuls les compartiments « lit », « berges » et « ripisylve » sont analysés : Le lit et les berges : Le lit désigne tout l'espace occupé, en permanence ou temporairement, par un cours d'eau. On distingue le lit majeur du lit mineur, ce dernier étant la zone limitée par les berges. Le lit majeur est l'espace occupé par le cours d'eau lors de ses plus grandes crues. Les berges, constituées d’une partie végétale (ripisylve) et d’une partie minérale, maintient le cours d’eau dans son lit mineur. Leur état est ainsi étroitement lié à celui de la végétation qui les soutient mais aussi de la nature du sol qui les compose. Véritable écotone, les berges naturelles abritent des espèces des milieux aquatiques, des milieux adjacents et des espèces rivulaires. La végétation rivulaire : La ripisylve est la végétation arborescente et arbustive des berges. Elle joue un rôle prépondérant dans la définition des caractéristiques morphologiques des cours d’eau en assurant plusieurs fonctions :
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Sites et espaces remarquables
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La dynamique fluviale de l’Alagnon La géomorphologie des cours d’eau et de leurs vallées est certes en partie hérité de l’histoire géologique du bassin versant mais c’est aussi le fruit de l’expression d’une dynamique fluviale active. La rivière, un système physique énergétique Les cours d’eau sont des systèmes dynamiques dont le fonctionnement est régi par un ensemble de processus physiques. Son évolution spatio-temporelle est conditionnée par le climat (précipitations), le relief (pente) et la géologie (nature du substrat). La combinaison de ces 3 paramètres confère au cours d’eau une certaine énergie, ou puissance spécifique (produit de la pente du cours d’eau par le débit), que celui-ci dissipe par l’érosion et le transport de sédiments. Le flux d’un cours d’eau se compose donc d’un débit liquide (Ql) et d’un débit solide (Qs), correspondant aux matériaux transportés. La puissance spécifique du cours caractérise ainsi son potentiel de mobilité, l’expertise de sa mobilité réelle prenant en compte les contraintes socio-économiques réversibles ou non (digues, protections de berge, seuils, etc.). L’Alagnon, une rivière sauvage Une étude hydro-géomorphologique réalisée par le CEPA en 2004 a permis de mettre en évidence le fonctionnement dynamique latéral global de l’Alagnon. Cette étude n’ayant pas fait l’objet d’une analyse précise, certaines précautions quant à l’évaluation subjective du niveau de protection des berges ainsi que l’évaluation de l’intensité d’érosion sont à prendre. A noter qu’aucune expertise de la dynamique verticale de l’Alagnon n’a été menée. L’Alagnon, chargé de sédiments et soumis à de forte vitesse d’écoulement suite au passage des gorges, va exprimer sa dynamique latérale dans les zones d’accumulation alluvionnaire des secteurs de bassin ou de plaine mais aussi à travers les vallées en U . Dans ces sédiments meubles, les processus d’érosion et de dépôt alternent constamment. Cette dynamique spatio-temporelle génère des bancs sédimentaires qui se déplacent par migration longitudinale et transversale au gré des crues pouvant alors modifier profondément l’orientation des écoulements. Bassin sédimentaire fluvio-glaciaire de Murat ainsi que sa partie amont qui établie progressivement la transition entre la zone de gorge et le bassin de Murat. Par cette rupture de pente, la dynamique latérale de l’Alagnon dans le bassin de Murat est inéluctable bien que modérée et en adéquation avec la puissance spécifique de l’Alagnon amont. Entre 1974 et 2000, le style fluvial déjà très sinueux (Coefficient de sinuosité 1,47) est devenu méandriforme (Coefficient de sinuosité 1,52) laissant présager des recoupements de méandre à moyen ou long terme. Ce bassin constitue une zone de dissipation de l’énergie. Les berges sont partiellement protégées sur de faibles longueurs par des matériaux inertes de construction ou des déchets végétaux dont l’efficacité est parfois controversée voire inverse à l’effet recherché. Des zones d’érosion d’intensité moyenne à forte sont observées principalement sur la partie aval de ce secteur où la ripisylve est limitée voire inexistante. Sur les 6,4 km de cours d’eau, 1/4 du linéaire de berges est érodées soit 3 km. Ce secteur fonctionnel de l’Alagnon est d’une importance majeure. Grâce à ses capacités importantes de stockage et à la dominance de prairies dont l’inondation est peu dommageable, le bassin de Murat constitue une zone privilégiée d’expansion des crues, qui va permettre d’atténuer le pic de crue au niveau des secteurs aval. |
Les espèces remarquables inféodées à l’eau La liste des espèces remarquables inféodées à l’eau et disposant d’un statut de protection est très longue sur le bassin de l’Alagnon. Seules les espèces emblématiques seront évoquées. A noter toutefois que de nombreuses masses d’eau ont été identifiées comme des réservoirs biologiques vis-à-vis de la faune piscicole. C’est le cas de l’Alagnon amont, de l’Allanche, du Bouzaire, de l'Arcueil, de la Sianne et de la Roche qui joue ainsi un rôle de « pépinière » et de « source colonisatrice » pour le cours d’eau aval. |
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Le saumon atlantique
L’Alagnon constitue un axe migrateur notamment pour le saumon atlantique (Salmo salar), espèce emblématique du bassin. Jusqu’en 1850 environ, le saumon remontait l’Alagnon jusqu’aux premières cascades naturelles de l’Alagnon soit jusqu’en amont de Laveissière (75km). La création de la microcentrale de Grand Pont à Lempdes-sur-Allagnon en Haute-Loire avait définitivement bloqué sa migration. Les travaux d’arasement réalisés en 2003 et 2005 sur ce barrage ont permis la réouverture de cet axe. Aujourd’hui, grâce à d’autres aménagements (passe à poissons, ...), des frayères de saumon sont régulièrement recensées sur l’Alagnon jusqu’à Massiac et sur la partie aval de la Sianne. L’année 2004 a été particulièrement propice à leur remontée sur l’Alagnon grâce aux conditions hydrologiques favorables (crue importante). Cette colonisation exceptionnelle reste une référence qui met en avant tout l’intérêt de la restauration de cet axe migratoire afin maintenir les populations de saumon atlantique. Depuis 2005, le nombre de frayères est en constante augmentation. L’écrevisse à pattes blanches L’écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) est une espèce protégée en France, inscrite depuis 1983 sur la liste rouge des espèces menacées établie par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et en annexes II et IV de la Directive Habitat. La conservation de cette espèce est reconnue comme prioritaire au niveau européen et fait l’objet d’un classement en site Natura 2000 « rivières à écrevisses à pattes blanches » dont tous les affluents rive gauche de l’Alagnon entre Murat et Ferrières-Saint-Mary font partis (la Pie, l’Allanche, le Bouzaire, etc.). Inféodée aux eaux courantes, fraîches, bien oxygénées et d’excellente qualité, l’écrevisse à pattes blanches présente des exigences écologiques très fortes et multiples. L’analyse de données historiques semble indiquer une très forte régression de cette espèce. Aujourd’hui, quelques sites de colonisation ont été recensés notamment sur la Pie, le Bouzaire, l’Arcueil, la Sianne, la Voireuze, la Violette et l’Auze. La dégradation de la qualité des eaux, les atteintes aux cours d’eau et la compétition avec l’écrevisse signal sont d’autant de menaces expliquant sa régression. La loutre La loutre (Lutra lutra) est de retour sur le bassin de l’Alagnon depuis le début des années 1990. En 2001, des prospections se sont avérées très positives. Sa recolonisation depuis l’Allier a laissé de nombreux indices sur la quasi-totalité du bassin de l’Alagnon. Aujourd’hui, la loutre est largement présente sur l’Alagnon, l’Auze, la Bave, la Voireuze, la Sianne, l’Alagnonnette, l’Arcueil, le ruisseau de Farges, le Bouzaire, l’Allanche, le Freissinet, le Benet et le Lagnon. La loutre est également présente sur les lacs et les zones humides des plateaux de Chalinargues et du Cézallier dont l’ensemble constitue un secteur remarquable propice aux connexions entre les populations de la Santoire et de l’Allanche. |
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