Faune et flore invasive d'Auvergne
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Espèces Exotiques Envahissantes (EEE) Qu’est-ce qu’une espèce exotique envahissante ? Depuis que l’homme voyage, des espèces ont été transportées et introduites là où elles n’existaient pas, de manière volontaire ou accidentelle. Certaines de ces espèces exotiques parviennent à s’acclimater à leur nouvel environnement et à se disperser, plus ou moins rapidement, de façon naturelle comme le long des cours d’eau ou par l’intervention humaine (vente en jardinerie et animalerie, transports de terre, moyens de transport…). Parfois, elles se développent de façon démesurée et colonisent l’ensemble des milieux qui leur sont favorables, souvent au sein de milieux perturbés le plus souvent dépourvus de prédateurs/ravageurs naturels. Lorsqu’elles deviennent envahissantes, ces espèces exotiques peuvent modifier les écosystèmes et amoindrir la biodiversité indigène.
Tandis qu’elles tendent à créer des milieux monospécifiques et contribuent à l’homogénéisation des paysages, ces espèces exotiques envahissantes touchent parfois fortement les activités humaines. Elles coûteraient des dizaines de milliards d’euros par an à l’Europe :
Pour la faune et la flore, un bilan des espèces observées sur le territoire de l’Auvergne où dans les territoires limitrophes ont été listées puis distinguées selon leur potentiel d’invasion connu et leur répartition en Auvergne au cours de l’année 2014. Les espèces exotiques envahissantes d’Auvergne sont représentées par :
Ces espèces ont fait l’objet d’une évaluation individuelle selon les connaissances acquises sur le territoire considéré ou sur d’autres territoires afin de préciser la situation actuelle en Auvergne et la capacité invasive connue de chacune. |
Renouée du Japon Jussie à grandes fleurs Hebe de la Pampa Arbre aux papillons |
Liste hiérarchisée pour la Flore Exotique Envahissante en Auvergne
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La propagation rapide et massive des espèces exotiques (faune, flore), formant parfois des populations denses, peut engendrer des atteintes à l’environnement (appauvrissement de la biodiversité, perturbation des sols…), à l’économie (perte de rendements agricoles, dépréciation des récoltes, intoxication du bétail…) ou encore à la santé humaine (allergies, dermatoses…). Sur ce sujet, le Conservatoire Botanique national du Massif Central (CBNMC) et le Conservatoire d'Espaces Naturels d'Auvergne (CENA) ont créé et mettent à disposition un portail numérique. Ses finalités pratiques sont multiples :
Un outil donc à enrichir, avec la contribution du plus grand nombre... Accéder au portail numérique |
La flore exotique envahissante en Auvergne Bilan de la cotation pour l’Auvergne Une cinquantaine d‘espèces présentent un risque invasif élevé et sont donc susceptibles de poser des problèmes de prolifération dans un proche avenir. Les efforts de surveillance devront donc porter sur ces espèces (50 espèces en Limousin et en Auvergne, 47 espèces pour le Massif Central Rhônalpin) dans le but de détecter au plus vite un comportement envahissant et intervenir en conséquence. Pour la flore, une liste hiérarchisée des espèces végétales exotiques envahissantes en Auvergne a été publiée en 2014 par le CBNMC (Bart et al., 2014). Cette liste comprend 141 taxons exotiques envahissants :
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Souchet robuste Lyciet commun Solidage du Canada |
L’ambroisie, une plante envahissante et dangereuse pour la santé... |
Qu’est-ce que l’ambroisie ? L’ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia) est une plante invasive dont le pollen émis en fin d’été est particulièrement allergisant. Il suffit de quelques grains de pollen par mètre cube d’air pour que les manifestations allergiques apparaissent chez les sujets sensibles, généralement en août-septembre. Les plus courantes sont des rhinites, des conjonctivites, ou des symptômes respiratoires tels que trachéite, toux et parfois urticaire ou eczéma. De par son caractère envahissant, l‘ambroisie se développe dans toute l’Europe, avec de forts impacts sur la santé et l’agriculture. Elle colonise une grande variété de terrains (espaces agricoles, bords de voies de communication, chantiers de construction, terres en déprise...). |
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Comment lutter contre l’ambroisie ? Pour éviter la production de pollen et limiter la reproduction et l’expansion de cette espèce, les plants d’ambroisie doivent être systématiquement détruits. Il est en effet possible d’éliminer l’ambroisie dès le mois de juin, quand elle est suffisamment développée pour être reconnaissable et avant le démarrage de sa floraison à la mi-juillet. Suivant la taille de la surface infestée et le type de milieu concerné (surface agricole, bords de route, zone de chantier...), la destruction peut se faire par arrachage, tontes ou fauchages répétés menés sur les seules zones contaminées par l’ambroisie, ou par le déchaumage de parcelles de céréales envahies, ou d’autres techniques culturales appropriées. En dernier recours, la lutte chimique peut être utilisée de façon raisonnée, au moyen de produits homologués et en respectant les modes d’emploi. Les terrains ne doivent pas être laissés nus ou en friche, mais doivent être couverts systématiquement (couvert végétal dense à base d’herbacées et de légumineuses vivaces, protection du sol avec des matériaux bloquant le développement de la végétation tels que le paillage ou des copeaux de bois...). La durée de vie dans les sols des semences d’ambroisie étant de plusieurs années, les actions de lutte doivent être menées sur le long terme. |
Comment reconnaître l’ambroisie ? Aux différents stades de son développement, l’ambroisie à feuilles d’armoise peut être confondue avec d’autres plantes (notamment avec l’armoise commune et l’armoise annuelle). Aussi, pour l’éliminer efficacement, il est nécessaire de bien la reconnaître (cf. plaquette ci-jointe). En savoir plus : Observatoire des ambroisies : www.ambroisie.info |
Les animaux invasifs |
De nombreux animaux ont été le plus souvent introduits volontairement par l’homme pour leur productivité, en dépit des risques encourus par l’environnement. Ces espèces invasives sont en compétition avec les espèces locales en consommant les proies, en occupant leur territoire, et se reproduisant plus vite. Elles profitent de la détérioration des milieux et l’amplifient car elles sont adaptées à des facteurs de pollution que ne supportent pas les espèces locales exigeantes en qualité de l’eau. Pour ces espèces vulnérables ou menacées d’extinction, la pression exercée par ces concurrents est redoutable . |
Chien Viverrin présent dans le Sud du Cantal |
Le Raton Laveur pénétre dans le Cantal, par la vallée de l’Alagnon |
La 1ere liste régionale des especes animales invasives a été établie de manière exhaustive spécifiquement pour l’Auvergne. Aussi pour la période 2013-2014, huit espèces exogènes sont classées nuisibles dans le département selon l’arrêté ministériel du juillet 2013 :
L’expansion récente du raton laveur et du chien viverrin est analysée en 2014 dans cet article de la revue Faune sauvage. Le Guide des especes Animales invasives illustre les principales espèces animales ayant colonisé les milieux aquatiques du Massif Central et susceptibles d’être rencontrées dans le Cantal. |
L’impact du ragondin n’est pas négligeable. En creusant des terriers pouvant atteindre 10 m pour un diamètre de 20 à 23 cm, il déstabilise les berges en accélérant leur érosion et envase les voies d’eau. En consommant plus de 3 à 4 kilogrammes de matières végétales par jour, ce sont des cultures tel que le maïs, le colza, les céréales, les plantes maraîchères et de jeunes plantations qui disparaissent. Sans compter, l’altération de la qualité des sites humides, la destruction de frayère, les dégâts à la végétation aquatique : carex, roseaux, rhizomes ou la perturbation de la nidification incombant à sa présence. Il est à noter que le ragondin est porteur de parasites et de bactéries pouvant contaminer l’homme et le bétail (la grande douve du foie et la leptospirose). Le ragondin n’a pas de prédateurs naturels. |
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Le Raton laveur en Auvergne : suivis de la répartition et étude du régime alimentaire (Charles Lemarchand, Groupe mammalogique d’Auvergne). Le Raton laveur est un carnivore de la famille des Procyonidés. Cette espèce plutôt solitaire et nocturne a de faibles exigences concernant son habitat et un régime alimentaire opportuniste à large spectre, comportant des proies terrestres, aquatiques et arboricoles. Elle est également prolifique et possède une espérance de vie d’une quinzaine d’années, avec une prédation faible sur les jeunes et nulle chez l’adulte. L’ensemble de ces caractéristiques rendent la prolifération et la dispersion de cette espèce très probable. En Auvergne, le Raton laveur est connu depuis les années 1970, où il a eu une expansion rapide le long des cours d’eau sur le bassin de l’Allier. Son impact potentiel concernant la concurrence (notamment avec le putois) et la prédation demeurant inconnus, un projet d’étude de son régime alimentaire a été initié en 2015. Il repose sur l’analyse des contenus stomacaux des individus piégés, tués à la chasse ou victimes de collisions. Les cadavres de ratons laveur sont à signaler à la DREAL, l’ONCFS ou au Groupe mammalogique d’Auvergne. |
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Biologie et impacts du Frelon asiatique Le Frelon asiatique est plus petit que le Frelon européen et est reconnaissable à ses pattes à chaussettes jaunes. Cette espèce active uniquement le jour semble suivre les rivières dans sa dynamique de colonisation. Elle a des impacts multiples sur l’apiculture (consommation d’ouvrières, affaiblissement général de la ruche) qui sont plus importants en ville du fait de la plus faible diversité en proies disponibles dans le milieu urbain. La consommation d’abeilles a des conséquences sur la pollinisation et le piégeage non-sélectif des frelons asiatiques a des impacts plus importants sur la faune indigène que sur les frelons. Le Frelon asiatique a d’autre part des effets sur la santé, sa capacité à attaquer en nombre et le nombre d’individus présentes dans un nid font que l’exposition aux risques de piqûre (2% de la population française est allergique au venin d’hyménoptères) est nettement plus importante qu’avec le Frelon européen |
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Biologie et impacts de la Coccinelle asiatique La Coccinelle asiatique a été introduite en France afin de réduire l’utilisation d’insecticides contre les pucerons (lutte biologique). Elle a été détectée pour la première fois en France en 2004 et est actuellement présente dans tous les départements de la métropole. Cette espèce présente des impacts sanitaires, biologiques et agricoles. |
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A l'initiative des organismes professionnels apicoles*, et de la FREDON Auvergne, un plan d'action visant à lutter contre le frelon asiatique (Vespa velutina nigrithorax) a été élaboré. Soutenu financièrement par la DRAAF Auvergne-Rhône-Alpes, ce programme est construit autour d'un dispositif de surveillance visant à établir une cartographie de la répartition du frelon asiatique qui nous permettra de suivre son expansion sur notre territoire. Par ailleurs, il projette l'encadrement et l'accompagnement des actions de lutte, notamment la destruction des nids de frelon asiatique (prise en charge différente en fonction des départements). Le dispositif de surveillance du frelon asiatique sur le territoire auvergnat s'appuie sur un réseau de 368 référents volontaires (apiculteurs, agents communaux, élus, ...) qui ont été formés par la FREDON Auvergne à la reconnaissance de cet insecte et aux procédures de signalement et de gestion des nids de frelon. S'il en existe sur votre territoire, nous vous invitons à vous adresser à eux en cas de suspicion de présence du frelon asiatique, sinon vous pouvez vous tourner vers la FREDON Auvergne. |
Vous pouvez accéder à la brochure explicative du dispositif mis en place : Télécharger la brochure |
Une plaquette présentant l'insecte et les problèmes qu'il engendre : Télécharger la plaquette. La Cellule Frelon asiatique |
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